J'ai crée ce support afin de partager mes poésies et autres textes
Mais également et surtout ceux d'amis(es) dont j'aime l'écriture.
J'espère que vous y trouverez votre bonheur.
Bonne visite et bonne lecture ! ...
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Oscar Clandot
J'ai rencontré Oscar Clandot sur facebook. J'ai de suite été amusé ou surpris par ses textes et ses courtes vidéos réalisées avec une webcam. Je vous livre ici quelques uns de ceux-ci. La majorité n'a pas de titre ...
Osacar nous a quitté cet été au mois de juillet des suites d'un cancer. Cette page laissera une trace de lui<<<
(voir le texte poignant d'un de ses amis à propos de sa mort)
1.
Comme un cadre sans tableau, la ville sans toi,
Bruxelles, Marseille ou bien encore Paris
Étale ses trottoirs pour balader l'ennui.
J'ai posé des bancs publics à l'ombre de ta voix
Et j'écoute les gens qui ne parlent de rien.
Un piano s'envole aux ailes d'une sonate,
De t'attendre, mes yeux brulent autant que mes reins
Il est midi, les gens roulent leurs cravates
Surtout les hommes, les bureaucrates et puis toi,
Tu roules mon âme entre tes doigts si fins
Et je la fume dans le papier de mes chagrins.
Si j'ai enfreint la loi, mon amour, dis-le-moi,
Un seul endroit sur terre où tu ne serais pas
Et chaque fois le destin m'emmène par là .
Il me suffirait de te regarder dormir,
Te serrer un moment très fort tout contre moi
Pour avoir la force d'attendre ton désir.
Je ne veux pas mourir d'un amour aux abois,
Je voudrais bien croire qu' il suffirait d'y croire.
Nous sommes tous les deux pour écrire une histoire
Je t'attendrai sans pleurer jusqu'au dernier point,
Celui qu'on pose en tremblant après le mot fin.
2..
Dans la pénombre claire de ses yeux verts
Un papillon de nuit un soir de décembre
De ses ailes alanguies du froid de l’air
Emportait pour toujours un collier d’ambre.
Un marin ivre, ils le sont en général toujours
Pleurait, en cherchant l’air qui manquait à ses voiles,
Un enfant né sur le rivage d’un de ses amours.
Dans la pénombre claire de ses yeux verts,
Un papillon de nuit un soir de décembre
Du bout de ses ailes alanguies du froid de l’air
Lui a donné une larme du collier d’ambre
De l’enfant perdu dans la pénombre claire
De ses yeux brulés par les mers.
3...
Dans les yeux d'une grenouille
Tombée au pied d'un mur moussu
J'ai lu un amour éperdu
Un bel amour, j'en bredouille.
Monsieur l'agent faut me croire
Les apéritifs anisès
Me donnent l'envie d'être aimé,
Moi, je ne gâche pas l'espoir.
Tiens, votre beau regard hagard
Comme celui de ma reinette
M'invite à conter fleurette
A tous vos copains dans le car.
Ma démarche chaloupée,
A cause du vent monsieur l'agent
Qui m'a fait vous rentrer dedans,
J'y retourne, c'est ma tournée.
Billy Bop (Bruno B) musicien à mis en musique ce texte d'Oscar :
Cliquez pour écouter sur Soundcloud
Religion ? vous croyez !
Tombée d’une nuit sans lune,
Elle chante sous ma plume
La musique d’une enclume
Partie, perdue dans les brumes.
Le fer hurlait dans le baquet,
Des gamins criaient dans la cour
Et je t’aimais toi qui rêvais,
Toi qui riais au long du jour
Et puis, il est venu des temps,
Des temps de guerre et de sang,
Les dieux se jouaient des enfants,
Des mamans, filles de Satan
Tuées une nuit sans lune
Puis reviens dans mon cœur brisé
La musique d’une enclume
Une nuit sans lune emportée.
Une petite histoire du samedi soir.
Et puis, ce fut la fin du monde,
ta mère et moi sommes montés sur le promontoire aux papillons,
celui d’où l’on voit tout.
Bien sûr en restant debout !
De quoi aurions-nous eu l’air, couchés dans l’herbe en attendant qu’elle commence.
Il n’est venu qu’un crépuscule ordinaire.
Au loin, dans le froid du ciel de décembre un avion semait du blanc brillant
dans le bleu rouge noir de la nuit naissante.
Le dernier soleil s’est couché, en bas un enfant riait,
bientôt, l’avion n’aurait plus de monde ou se poser,
il volerait dans rien, pour rien et ta mère a pleuré.
En bas, un tracteur tirait une charrue pour ouvrir la terre.
La terre ne disait rien, fatiguée,
peut-être contente que ce soit la dernière fois.
En bas, les lumières des maisons s’allumaient,
des gens allaient diner, se coucher, s’aimer.
Sur le promontoire aux papillons, nous nous sommes allongés,
dans l’herbe émerveillée d’en voir deux s’aimer un soir de fin du monde qu’a foirée,
comme le stérilet de ta mère.
Voilà, ma petite Désirée, il faut dormir.
4...
Comme un cadre sans tableau, la ville sans toi,
Bruxelles, Marseille ou bien encore Paris
Étale ses trottoirs pour balader l'ennui.
J'ai posé des bancs publics à l'ombre de ta voix
Et j'écoute les gens qui ne parlent de rien.
Un piano s'envole aux ailes d'une sonate.
De t'attendre, mes yeux brulent autant que mes reins
Il est midi, les gens roulent leurs cravates
Surtout les hommes, les bureaucrates et puis to.
Tu roules mon âme entre tes doigts si fins
Et je la fume dans le papier de mes chagrins.
Si j'ai enfreint la loi, mon amour, dis-le-moi,
Un seul endroit sur terre où tu ne serais pas
Et chaque fois le destin m'emmène par là .
Il me suffirait de te regarder dormir,
te serrer un moment très fort tout contre moi,
pour avoir la force d'attendre ton désir.
Je ne veux pas mourir d'un amour aux abois,
Je voudrais bien croire qu' il suffirait d'y croire.
Nous sommes tous les deux pour écrire une histoire
Je t'attendrai sans pleurer jusqu'au dernier point,
celui qu'on pose en tremblant après le mot fin.
5...
Dans la pénombre claire de ses yeux verts
Un papillon de nuit un soir de décembre
De ses ailes alanguies du froid de l’air
Emportait pour toujours un collier d’ambre.
Un marin ivre, ils le sont en général toujours,
Pleurait, en cherchant l’air qui manquait à ses voiles,
Un enfant né sur le rivage d’un de ses amours.
Dans la pénombre claire de ses yeux verts,
Un papillon de nuit un soir de décembre
Du bout de ses ailes alanguies du froid de l’air
Lui a donné une larme du collier d’ambre
De l’enfant perdu dans la pénombre claire
De ses yeux brulés par les mers.
Histoire d'Eau
Amstramgram
Bourré bourré… " ta-ta-tam !"
juste un godet d' mauvais rackham
à en dégueuler rue d' Amsterdam
Fait aux pattes;
Plein d' plomb dans les savates ;
Putain! la gueule j' m’ éclate
à rentrer à quat pattes ...
Pas un mojito d' trop
à peine du whisky à gogo ...
Car l’ennemi c'est l eau ...
N' est ce pas Oscar Clandot ?
Chanson d’ ivrogne
Qui piétonne sans vergogne,
et zigzague devant les cognes ...
Putain! faut voir leurs trognes …
Station Liège ... mais où vais-je ?
il est pas né l' velib ad lib ...
et j' bafouille comme je tutibe …
pff ça grimpe comme à Labège !
Place Clichy, à gauche: Le mery
Ce putain d' bon Vieux kino
Où les actrices hardies
n' sucent pas des esquimaux ...
Rentrer tard, nom d’un pétard !
À pinces depuis la gare...
Ça dessoule comme du lait d’ poule
Mais ça file la gerbe comme la houle.
Alain; Pierrot; Victor; hissez haut !
J' arrive bientôt !J'oblique vers Bretonneau
Et j' m arrête à la Caravelle .
Elle est mignonne la petite nouvelle …
6...
Et puis, voilà des fanfares qui défilent,
Puis des gamins sur des manèges à deux balles
On a éteint les lumières de la ville
Pour le feu d'artifice lamentable, banal
Une fête sans toi, tragique comédie
À chaque pas, sur des souvenirs, je m'appuie
Je t'ai promis d'essayer, en voilà assez
D'ouvrir le bal avec l'ombre de ton ombre
Aux notes alanguies de désuets menuets.
Je vais marcher des jours sans savoir le nombre,
Petite des pas pour t'oublier
De fêtes foraines en carrousels bariolés
À bouffer des gaufres de mes larmes salées
J'ai attrapé cette incroyable envie d'aimer
Aux crêtes d'écume de ta mort un soir de juin
Longtemps j'ai dérivé sans nager vers la bouée
De ce baiser si doux d'un amour incertain
Il sera toujours là à l'ombre de ma peine
Et puis viendront les fanfares qui défilent ...
Un p'tit poème à la Clandot
Dans un bordel de Singapour,
Sur un canapé de velours,
Un vieux matou mourait d’amour
En attendant la fin du jour.
Le soir, elle venait et riait,
L’embrassait puis le caressait
Un moment avant de partir
S’allonger dans de grands soupirs
Entre les bras des michetons.
Minet aiguisait ses griffes
En pensant au cul de ces cons,
Misérables escogriffes.
Un jour, quand, il saura, parler,
Il lui dira, elle restera
Près de lui sur le siège usé.
Elle le prendra dans ses bras
Dans un bordel de Singapour
Sur un canapé de velours,
Il sera une fois un chat.
Un petit poème à la Clandot.
Dure poésie !
De colosses argousins chauves
Aux pubis crevassés, usés,
Ecartent leurs robes mauves.
Puis crient des prénoms délaissés
Il est déjà plus de minuit,
Une porte grince et s’ouvre.
Un amant effrayé s’enfuit,
Pudique elle se couvre
Une lame d’acier trempé
Cherche son fil sur la pierre,
Usée par un mari trompé,
Jusqu’a trancher sa colère.
Corps nu, drap blanc taché de sang
Amour perdu, haine de cocu
La vie s’en va gantée de blanc.
Sur le vent d’un souffle ténu
Claudie, Georgette ou Sylvie
Filles d’ennui ou bien de joie,
Offrir vos ventres aux envies
De durs males en mal d’émois,
De ruts purs en ruptures,
De colosses argousins chauves
Gémissent dans un murmure
Des prénoms de femmes mauves !
Adieux Oscar
C'est l'histoire d'un type qui, toute sa vie, a causé plus que les autres,
qui a ri plus que les autres, qui a pleuré plus que les autres, qui a aimé plus que les autres.
C'est l'histoire d'un type qui, toute sa vie, a pris beaucoup plus de place que les autres, au bar, à table, sur son bateau, et dans le cœur des hommes et des femmes qui l'aimaient.
C'est l'histoire d'un type qui, toute sa vie, a conversé avec la mort qui lui faisait si peur. Dans ses poésies magnifiques, dans ses sculptures bouleversantes, dans ses blagues à deux balles.
C'est l'histoire d'un type et de son contraire : Lourd et pourtant si léger, rude et pourtant si doux, fort et si fragile, rigolo et si profond. Couvert de bougnettes et pourtant si élégant.
Ce type, Dédé, notre ami véritable, doit se sentir bien à l'étroit aujourd'hui, là, dans son costume en sapin. Je ne suis jamais parvenu à le cerner, tant il était différent, tant il sortait continuellement du cadre. Je sais seulement qu'il a vécu comme il voulait vivre, dans l'excès, souvent, dans le défi de l'autorité, toujours, dans le refus de la médiocrité.
Oh, Dédé n'est pas un saint, et ce n'est pas parce qu'il a finalement rangé sa plume,
ses outils dépareillés, sa salopette dégueulasse et ses bretelles de toutes les couleurs qu'il faut aujourd'hui le décrire comme un homme parfait. Mais qui, plus que lui, m'a appelé tous les deux jours juste pour savoir comment j'allais, alors que lui allait si mal ? Qui, plus que lui, m'a dit que je devais jouir de la vie, alors qu'il savait que la sienne touchait si injustement à sa fin ? Qui, plus que lui, me racontait encore quelques blagues cradingues alors qu'il n'y avait vraiment pas de quoi rigoler ?
- "Qu'est-ce que je vous sers" ?
- "Si c'est les couilles, pas trop fort Mademoiselle".
(Je pense que celle-là est de Papy).
Dédé m'a appris beaucoup de choses. Parmi elles, il m'a appris à souder à l'arc, tout en subtilité parfois : "Regarde le bain de fusion, devine vers où la goutte va partir, chope-là, voilà." Parfois c'était plus rude: "Fous-lui 200 ampères dans sa gueule à celle-là ! Elle va pas nous emmerder, non mais, sans blagues".
Il m'a aussi appris une certaine cuisine, toute en finesse, les scampis au pastis par exemple: "Un scampi, un litre de pastis, facile, tu peux pas te tromper."
Ici, en Cévennes, je suis et je reste un étranger, un belge, un blond. Mais Dédé faisait partie de mes anges gardiens, de ces quelques personnes sur lesquelles je pouvais compter quand je ne m'en sortais pas. Des anges gardiens, on en a peu dans la vie; j'en ai perdu deux en un mois; Max, qui s'est tué en moto comme il a toujours vécu, trop vite, et Dédé, qu'un putain de cancer - un de plus - a emporté parce qu'il avait sans doute trop fumé, trop bu, trop mangé, trop vécu, que sais-je.
Je me sens terriblement orphelin aujourd'hui, et je n'ai plus assez de larmes pour vous dire combien je l'ai aimé. Alors j'essaie de penser à tout le bonheur qu'il m'a donné. Dédé, c'est le seul homme que j'avais envie de prendre dans mes bras, pour me coller contre son gros ventre et me sentir apaisé. Dédé, c'est le seul homme à qui j'ai réussi à dire, il y a juste quelques jours, "Je t'aime".
Pour finir mon hommage à cette montagne de talent, d'humanité et de drôlerie, à ce zouave qui me manque déjà tellement, voici ce qui s'est passé mardi, lorsque je lui ai dit au revoir.
Assis à côté de lui, je tenais dans ma main sa grosse paluche; drogué par la morphine, il semblait dormir. Il allait chercher chaque souffle au plus profond de lui, résistant encore quelques secondes à la grande faucheuse qui voulait l'emporter. Dans le silence de sa chambre, je lui ai chuchoté "Dédé, on va te laisser te reposer". Il a ouvert un oeil, et il a dit : "Ouais, excusez-moi pour le manque de conversation."
Si ça, c'est pas de l'élégance...
Fin de l'histoire.