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Andréa Siri - Artiste peintre

André jongle avec les mots avec la même aisance qu'un fumambule déambumlant sur son fil. Des textes bien ficelés qui nous interpellent par leur sens profond et cette grande liberté d'écriture qui ressemble à celle de ses toiles.

Le courage – N’obéissant qu’à son courage

Le courage possède cet aspect du grandiose dans ce qu’il a de plus ordinaire; souvent discret, petit, muet, il opère dans le silence de son accomplissement : sans ordres.


Le courage n’est pas la gloire. Le courage est mince, ténu, inaudible, précaire, glissant. C’est de la paille de marbre.


De l’intérieur, abstrait, il se transforme, polymorphe de nature, en actes, gestes, paroles…. marathonien où sprinteur.
Le courage est une transformation, une chirurgie interne, un virus transmissible.


C’est autant une mue qui ne change pas de peau qu’un renversement brutal. Un a priori qui saute, une idée qui se révolte, un sentiment qui explose, une raison qui s’exerce, un horizon qu’on arraisonne.


Passer par les ténèbres les plus sombres, se sentir dans une fatalité, se cloîtrer dans l’impasse, s’apprêter à emprunter un chemin inconnu, voir les limbes de l’inaction, être étranglé par l’angoisse, se sentir rouler dessus par le danger, plier sous le poids de l’inévitable menace, être rongé par la crainte d’un futur, baigner dans la peur, être enseveli dans l’incapacité, voilà les chemins communs du courage.


Le fait d’avoir du courage passe donc par en être dépourvu, peut-être. Ce paradoxe a la force de changer un être et de soulever des montagnes.


C’est une déclaration de guerre à la réalité, sans issue et sans vainqueur. Il est préférable de savoir mourir un peu, toi le courageux, avant de chevaucher ton corps imaginaire et bien réel. S’accomplir n’est pas si éloigné de s’imaginer.


Que gagne-t-on à être courageux ? Essuyer un échec, devenir lâche, pouvoir tout perdre. C’est une force autant qu’une charge, une vertu autant qu’un manque.


Qu’apporte le courage ? La paix intérieure autant que l’altruisme. La joie sourde de faire face. C’est comme gravir un sommet lorsqu’on est au fond du trou. L’adversité dans la répétition de l’échec, du découragement, de l’abandon.


Ecrire l’histoire, son histoire, se rappeler de son cheminement, découvrir les paysages de l’autre, se tourner vers soi-même, en faire le tour, regarder ailleurs.


Le courage appelle la vie, même dans la mort.
Le courage est une petite chose qui parcourt de grande distance, dans l’infinité des trucs et bidules.
Le courage, ne pas en avoir pour en acquérir.
On ne nait pas courageux, d’abord on chiale, on tente de respirer, on appelle. On devient courageux dans le temps.


Ami, avant tous actes courageux, désespère un grand coup.

André Siri, foulonjm

Texte Sans titre

Texte sans titre

J'savais plus qui j'étais
connais toi toi même hiver comme été,
tout compte fait,
j'étais,
à zéro les comptes vides
les poches remplies de désir
tel le tonneau des Danaïdes,
désir, désir, désir...
J'en perds mon souffle, esbroufe,
J'en perds la mémoire, hagard,
Regardes, hier, demain, qu'est-ce qui est pire ?
Tu peux me goûter,
J'attends de t'aimer,
Mais chut, pas un mot sur l'amour,
Chut, taisons nous tous les jours,
Jouir c'est sûr,
Jouir de la vie malgré ça dureté c'est moins sûr
Et plus dur !
j'écris mes poèmes en manque
J'serai pas l'nouveau Dante,
Ici purgatoire, vite à boire,
L'arnaque-cœur, actrice X,

des inconnues qui baisent pour se sentir passer l'Styx,
Chaque jour une épreuve à la Sisyphe,
Fumer un stick, et rêver d'la boîte de Pandore,
Les délires de chacun en dedans et leurs délires en dehors,
Devant l'supplice de Tantale j'détale,
j'détaille
On a tous besoin de dormir,
de rêver et d'un jour mourir.

Moi j'suis moi et toi tais-toi,Violence quand tu nous tiens j'aboie à l'aide,On a tous besoin d'espoir, d'amour,D'épreuves hard et de nuits noires.

Suis-je philosophe ou tocard ?
Minus, mignon ou Minos ?
Et tu belle, salope ou Vénus ?
Tout le monde est vénère,
Sourire forcé jusqu'au maximum des maxillaires,
La paix, hein,
Tu parles des boules des Dédales de nerfs,
Un sourire devient une feinte,
Face contre terre,
j'ai pleuré ma race quand j'ai réalisé qu'j'étais en enfer,
acquérir un certain savoir faire,
Saches-le, les âmes sont solitaires rarement solidaires,
Méfies-toi des autres comme de la peste disait mon grand-père,
J'ai des costumes et j'retourne ma veste,
Des régimes totalitaires et tout le monde veut le million,
Mieux vaut être beau et con, une rengaine ?
Non mon poème une rançon.
Moi j'suis perdu,
et j'gagne en vers,
J'suis pas fier,
Non,
J'suis juste pas encore pendu,
Ni à tes lèvres ni à la corde,
Non mon poème une horde,
Une rançon, à la vie à la mort et à l'amour.

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